Ajami
Ajami de Scandar Copti et Yaron Shani ou comment énerver une marguerite.
Bon, d'emblée, il faut plutôt aller voir Promesses de Justine Shapiro, B. Z. Goldberg et Carlos Bolado et Amours chiennes de Inárritu. Là, Marguerite dit oui.
Mais Ajami, c'est juste pas possible. Alors Marguerite sait que tout le monde l'encense (et en même temps, ça lui fait une raison de plus pour se permettre de le dégommer, attendu que ce n'est pas une marguerite qui va bousiller sa carrière), mais elle ne comprend pas pourquoi. La Caméra d'or ?! Une nomination aux Oscars ?! Mouais... Quelqu'un pour lui expliquer ?
Bon, déjà, on passe deux heures à craindre pour chaque personnage : tous risquent de se faire buter sans raison. Génial. Dès qu'un type tourne le dos, on se dit, ça y est, c'est pour lui. Mais surtout, les personnages ont tous le même regard vide, les yeux fixes, sans expressions. Impossible de s'attacher à l'un d'eux. Des scènes père-fille tombent comme un cheveux sur la soupe dans cet univers essentiellement masculin. Les mères sont juste bonnes à pleurer. Et ça, y a de quoi pleurer. Ah on montre bien comme c'est la merde là-bas. L'impression qu'on a fait une liste de "ça existe", que le réalisateur ne cesse de filmer les choses pour dire "ça existe". Ok. Marguerite aurait préféré un vrai documentaire à cette façon éculée de filmer des comédiens à la façon d'un reportage, sans maquillage, sans effets, sans lumière. Bref une image sale comme on l'a vue mille fois. Sauf qu'il ne suffit pas d'une touche réaliste pour faire un film intéressant. De la même manière, il ne suffit pas de déconstruire la chronologie de l'histoire pour avoir un bon scénario. Marguerite reste même persuadée que le film aurait gagné à être écrit à l'endroit et, surtout, en plus court. Que de longueurs ! On s'ennuie. Et en plus, les scènes sont répétées par le principe d'écriture en retour. Arrrg. Tout le monde n'est pas Inárritu, et même lui n'a pas aussi bien réussi 21 grammes que Amours chiennes. Comme quoi ça n'a rien d'évident.
Le point positif selon Marguerite ? Un générique bilingue, en hébreu et en arabe. Youpi ! Deux heures pour ça... Énervée elle est.
Elle oubliait : y a même pas de fin !