Le Bon Français
Monsieur Besson, lors du dernier défilé automne-hiver du verbe politique, a semble-t-il remis au goût du jour la tendance rétro-kitsch du Bon Français. Ah, comme Marguerite aimerait la voir illustrer par Pierre et Gilles.
Notoire, toujours chic, valeur sûre qui a fait ses preuves, la mode du Bon Français a, finalement, encore de beaux jours devant elle. Autant le dire, c'est devenu l'accessoire de saison indispensable, le must-have.
Seulement Marguerite s'interroge : Qu'est-ce qu'un Bon Français ? Dans le dictionnaire, il est écrit : "norme du bon langage, emploi régulier de la langue". Mazette. Et elle qui vient d'écrire must-have.
Eh oui, Marguerite s'inquiète, elle ne voudrait pas se tromper, surtout pas confondre avec un Mauvais Français. La contre-façon est tellement envahissante. Il faut dire qu'un Mauvais Français, ça ne se reconnaît pas facilement. Si l'on pouvait simplifier les choses, cela aiderait. Et si tous les Bons Français portaient la cocarde, tiens, ne serait-ce pas une idée épatante, ça ? Dans les cheveux, juste au-dessus de l'oreille, cela pourrait être du plus bel effet, pour ces dames.
L'idée devient soudainement angoissante pour la pauvre Marguerite. Mais oui ! Comment n'y avait-elle pas penser plus tôt ? Et la Bonne Française, dans tout ça ? Gasp. Qu'est-ce qu'une Bonne Française ? C'est à plonger dans des affres de consternation. Y aurait-il donc... une Mauvaise Française ? Non, c'est impossible (ah, mince, "impossible n'est pas français" !). Ce n'est pas possible, Marguerite ne peut pas y croire.
Ainsi donc, circuleraient, aux yeux de tous, de Mauvaises Françaises ? Mais qu'attend-on pour agir ?
Ce qui ennuie Marguerite, c'est que, depuis, une phrase ne cesse de lui trotter dans la tête : "Un bon Indien est un Indien mort". Bizarre. Quel rapport ?